Carnages, le petit thriller de Maxime Chattam

> Le livre: Carnages de Maxime Chattam, Editions Pocket, 2010, 92pages, 7€60

> Le pitch: Harlem Est. 18 novembre. 8h28.

Ils sont tous là, dans le hall de l'entrée du lycée. Plus que quelques minutes avant le début des cours. Parmi les élèves, un adolescent prépare son arme. Le carnage peut commencer...

Quand l'inspecteur Lamar Gallineo arrive sur les lieux c'est pour découvrir le cadavre du tueur qui a retourné son arme contre lui. L'affaire dépasse rapidement le fait divers: de nouvelles tueries ont lieu dans d'autres établissements.

Lamar doit à tout prix enrayer cette macabre épidémie. Mais les apparences sont trompeuses.

Toujours.

> Une toute petite version du grand potentiel de ce cher Chattam! Ce livre policier étonne par sa taille. Il est rare de voir de telles affaires aussi rapidement traitées et c'est plutôt agréable de lire un vrai thriller en moins d'une heure. Malheureusement c'est à double-tranchant: si le format de la nouvelle est intéressant il nécessite évidemment des raccourcis qui m'ont laissé quelque fois un peu sur ma faim. L'histoire de ce livre est captivante, comme toujours avec Maxime Chattam. S'imprégnant des méfaits de nos sociétés, augmentant le scénario dans l'horreur, ces tueries entre adolescents auraient mérité un plus long traitement. Le final de l'histoire, quoiqu'intéressant, est selon moi, trop rapide, trop "bâclé". Comme si l'auteur ne voulait plus s'embêter avec son récit et a décidé d'y mettre fin assez rapidement. D'ailleurs, à ce propos, quelques répétitions gênantes parcourent ce petit texte, renforçant l'impression d'avoir entre les mains un livre pour passer le temps entre deux grosses publications.

Malgré ces points négatifs, forcé de constater que j'ai été directement embarqué dans l'histoire, alpagué par ce détective "hors-normes" et par le scénario très original. Le suspense est à son comble, et c'est un sacré coup de maître vu le petit format du roman. On oublie facilement les légers détails dont j'ai parlé précédemment pour finalement apprécier l'art qu'à Chattam de nous envoûter et de nous tromper. Et c'est avec plaisir, finalement, que l'on aura dévoré un Chattam aussi rapidement. Notons aussi qu'il est, du coup, accessible à tous ceux qu'un livre de plus de 100 pages fait fuir en courant, chose qui était selon moi impossible dans le genre du thriller. Loin d'être le meilleur Chattam, il n'est absolument pas un mauvais récit, bien au contraire.